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   "Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens." Vincent Van Gogh    

                                                                                 CHAPITRE 8

 

... ... ... .. .T'es venu comment ?
-  En voiture.
- Tu as pu te garer facilement ?
- Je n'ai pas eu à me garer car j'ai laissé ma Ghibli chez la personne qui me reçoit pour quelques jours.

 Tiens tu vois la grande maison perchée au dessus de la Plage de Hélices ? Et encore on en aperçoit qu'une infime partie, eh bien c'est là que j'vis !.

- T'es en vacances quoi !
- Ha non... Pas exactement Miliane... Je t'avais dit je crois que j'avais repris la musique. Et cette personne souhaitait entendre ce    que je faisais. Je doute que cela puisse lui être d'une quelconque utilité, ni même l'intéresser mais c'est une personne curieuse de tout et passionnée, bien qu'elle cache tout cela derrière une façade de glace qu'il faut savoir briser !
- Bein dis donc ! Elle t'a fait de l' effet on dirait ! Qui est-ce ? 
- Une jeune femme issue je crois d'une très illustre et ancienne famille de Venise. Ho non ! Détrompe toi. Elle me laisse de glace aussi ! D'ailleurs à propos d'effet : il faut que j'te raconte ce qui m'est arrivé ce matin, dans le Parc juste à coté de chez toi justement !
- Le Parc des Avalanches ?
- Oui ! Et je ne m'en suis toujours pas remis. Ça non.
Et alors qu'ils traversaient l'Avenue de l'Océan SImon s'exclama ébahi : 
"Dis donc ! Elle est immense cette plage ! C'est bien autre chose que la plage des Hélices ! On ira s'baigner !"
Et Miliane fut ravie à l'idée d'aller se baigner avec Simon et aussi que Simon ait changé ainsi si rapidement de sujet de conversation.


- Mais dis donc Simon !?! Comment as tu su où j'étais en mission. Personne n'a le droit de savoir. Pas même toi Simon et tu le sais. Alors qui ? Ce n'est tout d'même pas Gagnon ?!?! Il va m'entendre celui-là !!! Oui je sais je sais SImon : Nous sommes tous les 3 unis comme les 3 bracelets que je porte à la cheville mais ce n'est pas une raison.
Si le Grand...


- Eh bien justement Miliane c'est le Grand Maulnes lui-même qui m'a chopé après une réunion et qui m'a dit :" Simon allez donc voir Miliane si vous avez un peu de temps. Elle est, je crois, dans un véritable nid de vipères extrêmement dangereuses."


- Ouf ! Si tu savais Simon comme cela me rassure pour nous trois ! Car la règle du secret absolu ne doit jamais être enfreinte. 

- "Tiens Simon ! Si nous nous installions ici ? Qu'en penses-tu ?" dit Miliane

    Pendant que Simon, debout, regardait l'océan, Miliane lui dit :

- "Tu vois la petite fille qui joue en ce moment au ballon avec un petit garçon ? Eh bien c'est la petite Verna qui est la fille d'une amie, elle a tant grandi, que j'ai failli, hier, ne pas la reconnaître sur cette plage !"

Simon surpris se retourna vers Miliane déjà allongée : "Elle s'appelle Verna dis tu ? J'ai croisé il y a un an environ dans un cours de piano une petite fille qui s'appelait aussi Verna."


"- "Ça alors !!!???!... " fit Miliane "...c'est peut-être elle car cette Verna joue aussi du piano. Et fort joliment m'a dit sa maman, j'irai la voir tout à l'heure".


Simon s'apprêtait à demander à Miliane si elle voulait venir se baigner maintenant avec lui, quand, avec une moue oblique interrogative,  il fronça les sourcils et plissa les yeux en direction d'un point lointain de la plage. Simon s'étonna soudain de se sentir si vidé de toute allégresse en regardant ce point mouvant tout là bas qui se rapprochait et le rendait maussade sans aucune raison, comme si la bien heureuse et funambule construction de toute sa vie qu'il s'était fixée, s'écroulait : là : devant ses yeux.

 

 

                                                                         "Allons nous baigner !"

 lui dit Miliane en voyant qu'une jeune femme qui venait de s'installer un peu plus loin la regardait en faisant un signe furtif de la main.
Simon et Miliane piquèrent un sprint à couper le souffle sur le sable dur ondulé par le vent puis se jetèrent tête la première dans les grandes et hautes vagues bleues toutes étincelantes d'or et d'écume au soleil. Simon et Miliane ne formaient alors plus qu'un car tous deux retrouvaient intacte, rieuse et partagée leur enfance balnéaire passée chaque année à Carpe Diem où ils jouaient entre les villas dans des petites allées sableuses oranges et roses au soleil couchant.

Et à la nuit tombée leurs promenades du soir avec leurs parents sur la digue où deux petites baraques en bois blanc vendaient 
des confiseries lumineuses et colorées comme des sapins de Noël ! 


L' océan, chaque fois, savait si bien les faire revivre.


                            "Coucou Monsieur Grand Écart !!!! Alors ?!?!?!! On n'dit plus bonjour à Mademoiselle Saut d'lapin ?!?!?!!"

 

Simon sursauta : il se retourna dos aux vagues et marqua sa surprise en écarquillant tout grand les yeux et aussi son amusement par un sourire jusqu'aux oreilles : "Ainsi ?! Vous sautez aussi dans les vagues à c'que je vois !!!"
"Mais Monsieur Grand Écart ! J'ai une réputation à tenir vous savez !!!" répondit joyeusement Verna en levant les bras au ciel telle une petite déesse Inca du Soleil.

         Et en voyant Miliane qui revenait vers Simon elle s'exclama :

 

                                                              "Mademoiselle Forester !!!!! Maman est arrivée !!!!!!!"

 

Miliane se tourna vers Simon : "Tu nous accompagnes ? Je vais te présenter à sa maman."
"Non non je vais pouvoir enfin nager tranquillement !!!" dit Simon gentiment goguenard en fixant le regard rieur de Verna qui dansait sur les flots.

 

En replongeant dans les vagues Simon était bien loin de faire un lien entre le point distant mouvant agitant un chapeau de paille qu'il avait vu tout à l'heure sur la plage et la maman de Verna.
Pas encore.

 

 

 

 

.

 

 

( À suivre )