BIENVENUE DANS NOTRE SITE LABYRINTHIQUE

   "Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens." Vincent Van Gogh    

Je refais toutes les parties de piano de

"Seabirds Heights"

j'enrage ! mais non ! au contraire ! :)

           Agonie, Mort                    de la Fée Naja & puis

 

 

... .. .

 

Et puis un jour vous croyez atteindre le Ciel et c'est une simple souche d'arbre qui étreint votre cœur. Vous êtes alors persuadé de vous être trompé de route : mais non vous avez bien atteint votre but. 
                          "Car savez vous..." m'avait dit un jour petite Fée Baby)💙(Lala en posant son visage sur mon cœur :  "... les Fées, Elles non plus, ne sont pas éternelles". 
                    
                     Jamais, non jamais, une distance de quelques mètres seulement ne m'avait paru si longue, si difficile et si angoissante à traverser. Et maintenant ce poids plume qu'était devenue la Fée Naja que je portais en ce moment même dans mes bras, ce corps léger et tout osseux que plus aucune sève n'irriguait, si impitoyable maintenant pour mes mains indiscrètes qui en ressentaient chaque contour sous la robe dérisoire qui ne cachait plus rien, était bien la chose la plus insupportable qui soit. 

                         En transportant ainsi la Fée Naja vers la Forêt j'aurais tellement souhaité ne regarder que droit devant moi, ne plus devoir baisser les yeux vers son visage, triangle crayeux déformé par les douleurs aigües de toutes sortes, vers ses yeux noirs obliques monstrueusement écartés sous son large front, caverneux et hallucinés qui ne pointaient vers moi que l'incompréhension de devoir maintenant ne supporter que ça. Mais je regardais au contraire la Fée Naja car je savais que seuls mes yeux noyés dans les siens maintenaient - hélas pour combien de temps encore ? - les derniers souffles de sa vie.

                           Tenebræ qui connaissait bien sûr Elle aussi cette Forêt où était née petite Fée Baby)💙(Lala m'accompagna exactement à l'endroit où Elle allait faire apparaitre l'Arbre, cet Arbre qui, peut-être, allait pouvoir sauver la Fée Naja. Mais Tenebræ ne me cacha pas davantage son pessimisme et c'est en retenant mes larmes que je vis Tenebræ réciter la petite phrase que petite Fée Baby)💙(Lala, avant de partir pour l'Inde, lui avait transmise pour faire naître l'Arbre devant nous :

                                                                                                                                                                            "1 - 2 - 3 Arbre y es tu ???".  

L' Arbre dans un souffle de tempête apparut et nous avons Tenebræ et moi adossé la Fée Naja aussi doucement que possible au pied de l'Arbre puis nous avons attendu un miracle auquel aucun de nous trois ne croyait plus et je me suis assis tout à coté de la Fée Naja. Elle prit alors ma main et je fus si surpris par la douceur de ses doigts autour des miens que je ne pus m'empêcher, incrédule, de la taquiner :                                                              "Des doigts comme les vôtres !?!  Faire du mal à qui que ce soit ???"  
 
  Et la Fée Naja entre deux souffles courts esquissa alors une moue si délicieusement tendre qu'elle aurait fait pâlir d'envie la Joconde et Leonardo di ser Piero da Vinci réunis.  

                                  Puis l'Arbre, de ses feuilles, se mit à frôler longuement le visage de la Fée Naja puis ses branches se relevèrent, et soudain un silence assourdissant tomba tout autour de nous. Et Tenebræ me fit signe : je vis que l'Arbre en laissant retomber ses branches nous laissait, sans un mot, deviner qu'il ne pouvait plus rien pour la Fée Naja.
 
                              Et la Fée Naja en voyant Elle aussi les branches de l'Arbre pendre misérablement, me regarda une dernière fois en laissant glisser ses doigts le long des miens puis Elle ferma les yeux.
                                                                                                                                                         

                                                   C'était  fini 
 
  
J'étais si triste si désespéré que je me mis à frapper l'Arbre de mes deux mains en lui criant :
"Mais Arbre ! On m'avait assuré que tu saurais guérir la Fée Naja !!! Tu ne serais donc Toi aussi qu'un menteur ! 
Mais dans quel monde vivez-vous donc ?!?!?!... .. ."
                                    
                                     "Terrien je comprends ta colère qui est juste mais pour que je puisse sauver notre Fée Naja il aurait fallu que tu aies un lien avec elle : or ni toi ni Tenebræ n'avez, il me semble, aucun lien avec la Fée Naja... ...Trouve moi quelqu'un qui ait un lien avec cette Fée." me  dit l'Arbre.

"Un lien ??? Mais quel genre de lien ???" demandais-je à l'Arbre en changeant ma colère en une simple supplique.

"Je ne sais pas moi..." répondit l'Arbre "... ... ... disons un lien quelconque... ...tu ne vois pas ???..."

"Mais non... Je ne connais pers... " dis-je à l'Arbre et puis soudain une idée improbable m'est venue et j'ai poussé un immense cri de joie !!!
                                            Je me suis retourné vers Tenebræ, et je l'ai vue  qui courait déjà dans la clairière car Elle avait tout compris et cela sans doute même bien avant moi. J'ai alors enlevé mon blouson et m'en suis servi pour recouvrir le visage de la Fée Naja qui n'était plus maintenant que le masque défiguré  et indéchiffrable d'une déchirante agonie. 
                                                  Et quelques minutes plus tard, en voyant Tenebræ revenir avec Verna, je ressentis à la fois un bonheur ineffable et aussi une crainte immense que tout ce à quoi nous voulions croire ne se réalise jamais.

Verna, aussitôt, comprit en s'agenouillant auprès de la Fée Naja pourquoi j'avais recouvert le visage de celle-ci avec mon blouson. Nous n'étions plus tous les trois qu'en présence d'un fantôme recroquevillé dans la brume douce et bleue du jour qui commençait à se lever.

"Vous avez fait tant d'efforts auxquels vous n'étiez en aucun cas obligés..." nous dit l'Arbre "... Alors moi qui ne suis qu'un Arbre à jamais immobile, je peux bien à mon tour vous aider avec ce que je sais faire et qui n'est rien par rapport à ce que je vous dois..."   

Et une branche de l'Arbre descendit vers Verna et du bout de sa plus petite feuille, elle caressa une main de Verna, puis la branche se releva et d'un arc de cercle aérien s'en alla ensuite caresser une main de la Fée Naja puis l'Arbre disparut lentement au moment même où dans l'aube un oiseau invisible de la Forêt commençait  à chanter.

 

                                                     | À SUIVRE |

 

.

Photos & Paroles & Musique © 2025 L' Air de Paris