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   "Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens." Vincent Van Gogh    

Alzirr

                                                                             .

On ne peut atteindre l' île Izar que par bateau. Pour cela, une fois arrivé à  Yed Prior vous aurez alors le choix entre l' Épopée ou l' Elevator, les seuls accrédités à effectuer la navette entre l'île et le continent.
Mais, sur  l'île et après les formalités d'usage au débarcadère, vous serez sans doute étonné de ne pas voir tout de suite le village Alzirr, pourtant bien indiqué sur la Carte : c'est qu'il est masqué par les Roches Glorieuses.

Il vous suffira alors de suivre la digue sur une centaine de mètres, et ensuite, de prendre simplement le Passage المرايا  qui contourne la pointe et le Port d'Alzirr s'offrira enfin à vos yeux.

 

     C'est d'ailleurs là que nous retrouvons Simon et Julie au Saiph en terrasse.

Beaucoup de monde, de tous les pays. Derrière eux une femme raconte qu'elle a habité longtemps rue Liancourt et que désormais, maintenant évidemment, cela ne serait plus possible. Oh et puis de toutes façons... Ajoute t'elle avec un soupir.

 

Face au port ensoleillé, baigné de voiles rouge brique, d'autres bleu ardoise et devant des homards à l'étuvée aux zestes de citron vert et un Clos Uroulat, Julie, en entendant cela, raconte à Simon sa première virée à Paris avec Fabrizzio. Mais c'était du coté de Shakespeare & Co. 
                     Et elle ajoute avec  une amertume toute  joyeuse :

                              "C'était même pas pour moi en plus !!!..."

 

                                                                              .

 

  Julie fait claquer sa langue tout en reposant son verre et continue : 
"... ... Et tout ça pour deux livres que Beth ne trouvait pas !  Ha ! Pour elle il sait se mettre en quatre !!! Mais pour me suivre au Printemps ou rue de Grenelle chez Céline  :  envolé ! Mes sacs étaient lourds quand même !!!"

 

Sans prendre parti pour Fabrizzio, Simon se rappelle et : "Cette robe ravissante que tu portes, tu m'avais dit que Fabrizzio était avec toi quand il te l'avait offerte." 

                       "Ha oui ?! Tiens c'est vrai !!! Si il m'entendait !!!..."

 

"Je trouve le livre de Martin Wood très beau. L'autre je ne l'ai pas lu " dit Simon en laissant Julie, qui se léchait les doigts, lui piquer dans son assiette sa deuxième pince de homard

 

Tout en jetant un œil vers le port Julie approche son visage vers Simon et lui dit en chuchotant : "Tu sais, celle dont je te parlais sur le bateau en arrivant, eh bien la voilà qui arrive aussi ici ! Regarde..."
Simon tourna très légèrement la tête puis, avec cette indifférence si particulière de ceux qui ne le sont justement pas, et d'une voix neutre : "Oui... ...et alors ?"

 

"Et alors ?!?!!!... Tu ne sais pas ?!?!!! Mais l'île Myrfak lui appartient ! Tu te rends compte ?!? Une île, cela coûte une fortune !!! Et Myrfak est immense !! J'ai lu quelques part qu'elle tenait à préserver son île de toute activité nuisible."

 

Pendant que Julie lui parle de bio diversité, de produits apaisants, de lotions capillaires, de crèmes astucieuses et autres soins naturels - choses qui participaient aussi pour une grande part de leur profonde amitié - Simon voit cette personne se diriger vers une table derrière la leur. Elle reste debout un moment à regarder le menu, fait ensuite un large tour d'horizon du restaurant comme si elle y cherchait quelqu'un, puis elle s'assoit. 

 

"Cette personne serait elle celle, toute de noir vêtue aussi, que j'ai vue descendre la colline l'autre jour au Parc des Avalanches ?" se dit Simon. "Cela serait quand même une incroyable coïncidence ! Mais alors !... Je pourrais donc, peut-être, lui rendre les charms qui se trouvaient,  je ne sais comment, dans ma poche..."

 

      Julie qui savait aussi, quand il le fallait, être perspicace dit soudain : 

                           "Au fait,  où en étais-je déjà ? Je disais quoi ?!?..."

               Simon, pris sur le fait, lui répondit en jouant l'innocence :

   "Qu'il vaut mieux attendre un peu avant la 2ème lotion. C'est ça, non ???"

 

"Humm hummm... J'suis bien contente de voir que cela t'intéresse !" dit Julie d'une voix joliment moqueuse "Tu aimes les lotions donc !!" ajouta t'elle en riant.

 

 "Oui, mais je ne vais pas, pour autant, en remplir mes armoires non plus" répondit Simon en regardant Julie dans les yeux avec un sérieux théâtral.

 

Pendant que Julie scrute la carte des desserts avec l'attention de quelqu'un qui n'écoute déjà plus les diktats de son régime mais celui bien plus prometteur de son estomac, Simon regarde à nouveau la femme en noir. Il en est sûr maintenant : Cette personne est certainement la cousine de Baby Lala.

 

Et puis Simon trouve simplement fascinante la façon dont cette femme qui n'a pas encore choisi son menu reste immobile à contempler uniquement  son verre et son assiette vides.
"Elle observe autre chose " pensa Simon, et il en fut soudain amusé

"oui... ...mais quoi ???".

 

"Bon !" dit Julie "Je vais prendre une tarte aux fraises, mais uniquement parce qu'elles sont faites avec de la vraie pâte feuilletée, et puis sans Chantilly surtout." Là, Julie marque un temps d'arrêt puis : "Mais si il y a de la Chantilly je ferais avec. Je sais faire ! Et après on verra ! Tu n'es pas pressé Simon ???"

 

Simon sourit : Tout le restaurant ou presque maintenant sait ce que Julie souhaite comme dessert. Il voit même la personne en noir hausser un sourcil devant tant d'enthousiasme.

Julie avait volontairement, par jeu, élevé la voix pour, sinon sortir Simon de son enchantement béat, au moins  qu'il choisisse lui aussi son dessert !

 

"Je vais prendre la même chose que toi" dit Simon "Je ne suis pas pressé mais il ne reste plus que 2 navettes pour rentrer : une à 16h30 et l'autre vers 20h."

 

Julie dévisage Simon en plissant les yeux, elle cherche, et elle trouve :
"Tu sais à qui tu me fais penser Simon ? À Donut ! Il ne te manque plus que la langue pendante !"

 

                                                     "Tu en es sûre ?"

dit Simon en regardant Julie puis les autres tables en évitant celle de la personne en noir, et tranquillement :
                               "C'est l'impatience des desserts Julie"
"Mais bien sûr ! Je n'en doutais pas ! D'ailleurs les voilà justement qui arrivent : tu es sauvé par le gong !!!" dit Julie à voix basse à l'oreille de Simon. Puis en retrouvant son sérieux qu'elle n'aimait jamais pourtant garder très longtemps : "Simon il y a aussi une chose qui me ferait plaisir avant de repartir, ce serait qu'on aille voir le Musée aux Miroirs qui surplombe les Roches Glorieuses. Fabrizzio m'a dit qu'il serait à la maison pour 18h donc on prendra la navette de 16h30. Qu'en penses tu ? Cela nous laisse quand même un peu de temps pour le Musée."

 

"C'est exactement ce que j'avais envie de te proposer . Il y a aussi dans ce Musée tout un étage pour les enfants qui est véritablement une sorte de Féerie. Tu sais, cela plairait certainement à Auguste et à Sargh. Fabrizzio m'a dit l'autre jour qu'il trouvait Sargh à la fois absolument désopilante, extrêmement posée et curieuse de tout. Au fait ? Comment va petite Bliss ? C'est fou comme elle a tes  yeux,  tes lèvres : Bliss te  ressemble trait pour trait ! Fabrizzio m'a raconté qu'elle vous laissait même dormir ??!! C'est pas normal ça ! Dis donc ! : Il faudrait qu'elle embête un p'tit peu plus ses parents quand même !" Et Simon repensa, heureux et conquis, à sa fille Marge qui, bébé, avait été la championne du monde toutes catégories de ses nuits blanches !

 

                                                        Simon regarde Julie.

Si il n'est pas étonné qu'au fil des années le visage de l'amitié prenne continuellement tant de formes différentes, par contre Simon était et est sans cesse surpris et heureux de voir que celui de Julie se détache toujours des autres sans même se mettre en avant. 

 

        "Tiens ?! Tu t'aperçois enfin que je suis là !" dit Julie "Il était temps !".

 

"Oui ! Exactement ! Tu sais : j'étais à l'instant en train de me rappeler le tout premier jour où Fabrizzio m'a dit :

                           "Simon, je te présente Julie la femme de ma vie."

 

"Ha oui ! Je m'en souviens moi aussi très bien ! La seule chose que tu m'as dite ce jour là a été : "Quel jour sommes nous ?" !!!

 

"Oui parce que tout à coup je n'ai plus su du tout quel jour on était je t'assure. !"

 

"Mais j'ai pris cela pour un compliment Simon !  N'en doute surtout pas !"

 

 

Au moment où Julie lui demandait si il prenait aussi un café, Simon entendit la femme en noir dire : ... Ho... ...Et puis attendez, non, ce sera plutôt un Tourteau de casier au crémeux de corail. Et puis un verre de Condrieu 2013, si vous en avez toujours. J'attends quelqu'un mais pour cette personne nous verrons, le temps venu. Mais pour moi, comme dessert, ce sera de toutes façons :

                                                                         un Rêve Noir." ©

 

"Ça ?!?...  Je n'avais jamais vu ça encore !!!!!" dit Julie les yeux tout ébahis en tapotant la main de Simon : "Regarde !!!!!"

Simon n'eut donc pas le temps, hélas, de savourer pleinement  ce "le temps venu" qui le laissait tout rêveur !

 

Simon se retourna et vit une personne vêtue d'un sari jaune et rose d'or se
frayer un passage étroit entre les tables. Il reconnut Clarisse qui le dévisagea et s'arrêta devant lui :

                                     "Tiens ?!? Toi ici ! Comment vas-tu ?"
"Bah... On fait aller..." répondit Simon "...Comme tu vois je suis même obligé de déjeuner avec cette personne  ! Je te présente Julie."

 

Clarisse, après avoir salué Julie, lui dit : "Si il vous embête trop prévenez moi ! Je serai avec une amie à une table pas très loin et nous ne le ménagerons pas !!!".

 

Simon suivait des yeux Clarisse qui se dirigeait vers la table de la personne en noir, et il entendit à peine Julie lui dire :

      "Cette femme a un visage fascinant. Tu la connais depuis longtemps ?"
"Ho la la Julie ça ne date pas d'hier ! Il y a quelques années j'allais assez régulièrement en Angleterre. Et un jour, du coté de Cambridge, je crois que c'était à Devil's Dyke, non : à Huntingdon, oui c'est ça, à Huntingdon - j'aimais trop jouer aux courses à ce moment là !  - et puis tu sais Julie, l'ambiance d'un champs de course c'est vraiment toujours  quelque chose !! - Et donc, un dimanche aux courses j'ai fait la connaissance de Clarisse qui venait de toucher, une assez jolie somme et qui exultait à un guichet juste à coté de moi qui venais de tout perdre ! Ça crée des liens ! :D.

 

"Au fait ! J'allais oublier..." dit SImon en sortant les charms qui s'étaient  si mystérieusement retrouvés dans sa poche.

 

                                                   Il les tendit à Julie.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Julie qui adorait les mystères - tous les mystères.

"Justement je comptais sur toi pour me le dire ! En faisant un footing matinal au Parc des Avalanches  il m'est arrivé l'autre jour une drôle de petite aventure" dit Simon rêveusement en faisant danser le mot "petite" comme une plume au vent dessinant le sourire de Baby Lala.

 

"Ça ?... Ce sont des charms..." dit Julie en prenant dans sa main le bracelet

"... Et ceux là, bof : ce n'est que de la bimbeloterie toute juste bonne à..."  Julie les redonnait  déjà à Simon lorsque soudain elle se ravisa et :

"... ... Attends... ...Attends ! Fais voir un peu... ... ..."

 

"Ils sont en quoi ???" demanda SImon surpris de voir Julie pencher maintenant son visage tout près des charms dans sa main.

 

Julie prit l'un des charms repésentant Pégase, puis, en le tenant entre son pouce et son index juste devant ses yeux, elle le scruta avec étonnement  : "Ho ! Ça c'est vraiment tout à fait étrange... Regarde bien Simon : Là je te vois à travers car ce petit cheval ailé est transparent comme du verre, tu es bien d'accord n'est-ce pas ?"

 

"Oui oui ! Je suis d'accord avec toi." dit Simon avec un sourire aux anges car l'amitié de Simon pour Julie le poussait chaque fois, par optimisme et sans raison aucune, à être toujours d'accord avec elle sur tout. 

 

"Non mais Simon ! Je t'assure ! Je suis très sérieuse là ! Je te vois à travers le petit Pégase. OK ? Bon. Mais maintenant : si je le pose dans ta main, observe le bien..."

 

"Ça alors ?!?!?!!... fit Simon n'osant même plus toucher le petit cheval ailé qui  dans sa main était maintenant d'un bleu nuit sidéral piqué de minuscules points  blancs scintillants.

 

Simon bouche bée leva ses yeux encore tout écarquillés vers Julie qui lui dit aussitôt :

                         "Et attends ! Tu n'as encore rien vu ! Regarde !!!.

 


Julie agita devant Simon le bracelet avec les autres  charms parmi lesquels il y avait un petit singe qui y était suspendu par la queue.


"Essaie de le prendre entre tes doigts !  Vas y ! Oui ! Je t'assure c'est vraiment délicieusement épatant !" lui dit Julie aussi amusée qu'un enfant faisant des tours de magie le matin de Noël à ses parents. 
Et c'est à ce moment là seulement que Simon remarqua que la femme en noir les observait.  Sans doute depuis qu'il avait sorti les charms de sa poche. 

 

 

 

 

                                                           Bientôt la suite

 

 

                                                                           .

                                                                           .